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Anxiété, burn-out, crises d'angoisse, dépression...

Dernière mise à jour : 4 juil. 2023



Photo : Karolina Grabowska



Il existe un phénomène de société de plus en plus flagrant dans la tranche d’âge des 20-35 ans… voire même tirant sur les 40 ans: une profonde remise en question de ce que représente la notion de travail. Il y a peu encore, les étudiants qui finissaient leurs études cherchaient une position élevée, prestigieuse, offrant un bon salaire, et grimpaient les échelons coûte que coûte.

Or, de nos jours, le salaire et le prestige ne sont plus ce qui prime. Ce qui est davantage recherché désormais, parfois dès le diplôme en poche, mais plutôt souvent après quelques années de travail conventionnel, est un emploi qui donne sens à sa vie, qui permette de s’épanouir, d’être heureux et souvent, d’aider la communauté, la société, les autres… Le mot ‘aider’ revient souvent. Et ce qu’on entend également est: “tant pis si le salaire n’est pas aussi mirobolant que si j’avais pris ce poste élevé. Au moins, j’ai du temps pour moi, pour ma famille, pour mes amis, pour mes activités, pour ma créativité… Je ne donne pas toute ma vie au Travail. J’ai enfin la sensation de vivre. Et c’est énorme.” Nous entrons dans une nouvelle ère, où aider les autres est important. Et ce peut être aider à différents niveaux: aider son prochain dans le domaine du bien-être physique ou mental, de façon traditionnelle comme dans le cas de Vanessa, ci-après; mais ce peut être également en tant qu’artiste par exemple, par le biais de la musique, la peinture, la sculpture, l’écriture, l’art floral, la poterie etc. Ou bien en tant que cuisinier. Ou encore, en tant que serveur, artisan ou autre, en fournissant le meilleur service possible. L’approche d'une profession se fait différemment désormais...


Vanessa, donc…

“Anxiété, crises d'angoisse, burn-out, dépression… Allez-y, choisissez par quoi vous voulez commencer, puisque de toute façon, c’est la totale pour moi depuis plusieurs semaines, et je n’arrive pas à m’en sortir, je n’arrive pas à remonter la pente…”

Entrée en matière un peu abrupte pour cette petite blonde de 27 ans qui s’effondra en larmes devant moi.

Quand je lui demandai doucement si elle connaissait l’origine du problème, elle prit le temps de réfléchir, les yeux baissés, et le nez caché dans son mouchoir, elle répondit: “en fait, ça ne va pas du tout au travail, ça m’a pris du temps pour le reconnaître, mais je crois que je n’arrive pas à m’intégrer, j’ai vraiment le sentiment que je ne suis pas câblée comme le reste de l’équipe. J’ai tenu 6 mois, mais je n’en peux plus.” Re-gros sanglots et re-mouchoir. Puis elle poursuivit: “mais plus que tout, je pense que je suis perdue. Je ne sais pas si je suis faite pour travailler dans une grosse boîte en réalité. Avant, ça allait. Maintenant, ça me demande une énergie folle pour me lever le matin. Je n’ai même pas encore ouvert les yeux que j’angoisse à l’idée d’aller travailler. J’ai la boule au ventre, la gorge qui se serre, les mains qui deviennent moites… Et je ne profite même pas des week-ends, parce que je sais que le lundi, tout va recommencer. Je suis dans une boucle infernale. Mes pensées sont noires et négatives et pourtant, je sais bien que je ne devrais pas avoir ce genre de pensées, parce que la négativité nourrit la négativité, n’est-ce pas? Je sais tout ça! Mais c’est plus fort que moi, je suis au fond du trou, et je n’y arrive plus!” conclut-elle en s’effondrant en larmes à nouveau.

Burn-out total, anxiété, crises d'angoisse, dépression… Vanessa s’était bien auto-diagnostiquée.

Dès l’instant où une personne mentionne le fait d’être bloquée, d’être dans une boucle -habituellement- infernale, ou tout simplement, dès l’instant où la personne se met à pleurer, que ce soient de gros sanglots comme ceux de Vanessa, ou bien des larmes silencieuses comme chez d’autres, l’EMDR* permet de calmer l’état d’esprit de la personne de façon quasi-instantanée.

C’est donc ce par quoi nous avons commencé, puisque de toute manière, selon sa propre expression, “elle était au fond du trou” et qu’elle n’était plus en mesure de voir quoi que ce soit depuis là où elle se trouvait.

Après plusieurs cycles d'EMDR, elle se calma enfin, les pleurs s’arrêtèrent, sa respiration se modifia, la boule au ventre disparut, sa gorge se desserra, les traits de son visage s’aplanirent et… un timide sourire se dessina sur ses lèvres. “Ca va mieux,” dit-elle. “Oui, ca va”, vérifia-t-elle à l’intérieur d’elle-même, quand je lui demandai de scanner son corps, son coeur et son cerveau. “Je n’ai plus cette angoisse quand je pense au travail, c’est loin maintenant, ce n’est plus important.” Elle inspira profondément, rejeta la tête en arrière, puis souffla. “Impressionnant. Je ne sais pas ce qui s’est passé dans mon cerveau, mais c’était bizarre, c’était comme si toute une colonie de fourmis l’avait envahi,” dit-elle en ébouriffant ses cheveux courts pour se débarrasser de ces fourmis imaginaires. Je lui expliquai que c’était une réaction normale de sentir, littéralement, quelque chose se produire à l’intérieur de son crâne, ou parfois à l’extérieur, peu importait. C’était en fait un indice que ses anciens schémas neurologiques négatifs avaient été effacés, pour faire place à de nouveaux schémas, positifs, ceux-là.

“Cool”, dit-elle. Son regard avait changé, on y voyait maintenant une note d’espoir, et même de détermination. “Et donc maintenant? On fait quoi?”

J’éclatai de rire.

“Maintenant, si vous aviez une baguette magique, que feriez-vous de votre vie? Que feriez-vous comme travail?”

“Je dois absolument travailler?” dit-elle en s’excusant de bailler. Je la rassurai, en lui expliquant que ça aussi -bailler- c’était une autre réaction normale de l’EMDR.

“Non, pas du tout, vous avez raison. Vous pouvez faire ce que vous voulez… dans la mesure où c’est réaliste et réalisable. Ne me demandez pas de gagner 100 millions au loto, on a déjà essayé avec d’autres personnes.”

“Et…?” demanda-t-elle.

“Et… Je n’ai pas encore trouvé la formule magique!!!”

“Mais vous continuez à chercher, n’est-ce pas? Quand vous aurez trouvé, vous me ferez signe, d’accord?” ajouta-t-elle avec un sourire coquin.

C’était difficile d’imaginer que j’avais devant moi la même personne que celle qui était arrivée auparavant, totalement abattue.

“Bon, bon, d’accord, je me concentre” reprit-elle… “Alors si j’avais une baguette magique,” dit-elle lentement, “dans un premier temps, je ferais le tour de l’Australie, le temps que durerait mon PVT, mon visa/permis vacances travail. Je me poserais par ci-par là, je travaillerais en tant que serveuse ou autre, peu importe, dans la mesure où je serais heureuse. J’ai fait des études de gestion, mais à quoi bon, si je ne suis pas heureuse? Et pour l’instant, je ne suis pas heureuse. Mes parents le savent, ils s’inquiètent, ils veulent le meilleur pour moi, mais selon eux, le meilleur pour moi est de rester dans ma branche, dans ce que j'ai étudié pendant plusieurs années.”

Je me fis donc l’avocat du diable, avançant que peut-être que dans une entreprise différente, les choses se passeraient mieux…?

“Peut-être,” répondit-elle, songeuse. “Mais pour l’instant, j’ai vraiment le sentiment que je dois quitter ce type d’environnement. J’ai besoin de faire autre chose, de voir autre chose, de vivre autre chose. J’ai le sentiment que je dois aider, mais je ne sais pas comment. De toute manière, le but du jeu est de me sentir bien, n’est-ce pas? Et comme pour l’instant, c’est loin d’être le cas, je vais chercher une façon de l’être. Donc… puisque j’ai toujours voulu faire le tour de l’Australie, je vais commencer par ça. Peut-être qu’un déclic va se produire au fil des mois qui vont passer, des endroits que je vais visiter et des personnes je vais rencontrer? Si ça se produit, je vous le dis, promis.”


Une fois son objectif déterminé, nous étions en mesure de l’implanter dans sa ligne du temps en PNL**. Puis nous l’avons renforcé, ainsi que son nouvel état d’esprit, par de belles suggestions positives, sous hypnose.

Elle revint faire quelques autres séances. Entre temps, elle avait donné sa démission, et elle avait déjà déterminé, grâce à son Lonely Planet, vers où se diriger.

Très rapidement, elle mit en vente ses quelques possessions, et 2 mois plus tard elle était partie! Comme ça! Légère, épanouie, optimiste et… heureuse, même si elle n’avait aucune idée de ce qui l’attendait. Elle était prête à vivre sa vie, pas à la subir, disait-elle.

De temps à autre, je recevais un email. Elle me racontait brièvement ses galères à travailler dans les fermes -condition sine qua non pour prolonger son visa. Elle ne me cachait pas que ce n’était pas toujours tout rose, mais c’était sa décision, et elle l’assumait. Puis vint la révélation: alors qu’elle était à Darwin, elle s’était liée d’amitié avec une infirmière qui lui avait “transmis son virus, sans jeu de mots déplacé”, précisait-elle.” Elle avait compris comment elle devait aider, et donc elle allait reprendre des études pour devenir infirmière… ce qui lui permettrait d’obtenir du travail où elle voudrait, puisqu’il y avait une forte demande de personnel soignant dans le monde entier. Elle ferait un métier qui avait du sens, elle aiderait les autres, et elle continuerait à voyager!

Son anxiété? Sa dépression? Ses crises d’angoisse? Son burn-out? Disparus… comme par magie.


* EMDR: Eye Movement Desensitisation Reprocessing = reprogrammation du cerveau par le mouvement des yeux

** PNL : Programmation neuro-linguistique


NB: inspiré de faits réels, mais pour des raisons de confidentialité, le nom et les circonstances ont été modifiés.


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